_

-

-

Liste de diffusion

Entrez votre adresse courriel pour
vous abonner à notre liste de diffusion

Retour sur la venue des Ambassadeurs de l'UE et des États-membres à l'Université Laval

07 Novembre 2019

Une Europe encore plus proche
Quatorze ambassadeurs d’États européens veulent resserrer les liens de coopération avec l’Université Laval et ses étudiants

*Par Pascale Guéricolas*

La Chaire Jean Monnet en intégration européenne et le Cercle Europe (Faculté de droit - ESEI) étaient heureux d'accueillir sur le campus, le 6 novembre, quatorze ambassadeurs de l’Union européenne et de ses États membres à l’Université Laval dans le cadre d’une conférence.

Cet événement unique a permis aux étudiants et aux chercheurs d’en apprendre davantage sur les rouages de l’Union européenne et sur les liens qui l’unissent au Canada. L’environnement, les changements climatiques, le numérique et le développement de l’Arctique font partie des dossiers qui suscitent une grande collaboration de part et d’autre de l’Atlantique, comme l’ont souligné plusieurs ambassadeurs.

Sabine Sparwasser, l’ambassadrice de l’Allemagne au Canada, a ainsi lancé un appel aux étudiants pour qu’ils s’investissent dans la recherche sur le développement durable. «Il faut travailler avec les jeunes, car ils nous éduquent, a fait remarquer la diplomate. Même mes enfants ont changé la façon dont je vis.» Impressionnée par une visite récente en Saskatchewan, une province qui entreprend des changements importants pour rendre son agriculture carboneutre, l’ambassadrice fonde beaucoup d’espoir sur l’action collective dans la lutte contre les changements climatiques. L’atteinte de cibles communes de réduction de gaz à effet de serre a beau rencontrer de grandes résistances dans certains États, Sabine Sparwasser souligne le poids que peuvent avoir les citoyens quand ils réclament ensemble des actions concrètes à leurs dirigeants.

Les instances européennes peuvent d’ailleurs aider à faire avancer ce dossier, selon Peteris Ustubs, ambassadeur de l’Union européenne au Canada. Le diplomate, qui va bientôt se joindre au cabinet de la nouvelle présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen, précise l’importance qu’occupe l’environnement pour cette organisation. «Il est vrai que certains pays ont décidé de se retirer de l’Accord de Paris, indique l’ambassadeur. Par contre, l’Union européenne pourrait faire appel aux Nations-Unies ou à d’autres types d’organisations pour que les changements climatiques demeurent présents à l’agenda.»

Cette approche pragmatique a particulièrement intéressé Louis N’Guessan, un étudiant à la maîtrise de droit international, un programme conjoint de l’Université Laval et de l’Université de Bordeaux. «J’ai l’impression qu’il vaut mieux agir progressivement que d’imposer des obligations trop strictes, comme celles de l’Accord de Paris», fait valoir le jeune homme. Très heureux de participer à un événement auquel prennent part autant de diplomates, l’étudiant a aussi beaucoup appris sur l’Arctique lors de la présentation de l’ambassadrice du Danemark, Hanne Fugl Eskajer. Rappelant qu’après tout le Groendland ne se trouve qu’à 25 kilomètres du Canada, cette dernière appelle de ses vœux un resserrement des liens entre les chercheurs sur les enjeux de cette région. Les changements climatiques, déjà très visibles en raison d’une forte augmentation des températures, ont des effets sur cet écosystème fragile.

«Il faut faire preuve d’une grande créativité pour envisager le futur et penser le développement ainsi que les infrastructures à bâtir, indique Hanne Fugl Eskajer. Le Conseil de l’Arctique, créé d’ailleurs à l’initiative du Canada il y a plus de 20 ans, nous permet de collaborer avec la Suède, la Finlande, la Russie et le Canada sur des sujets très sensibles.» Parmi ces dossiers, l’essor du tourisme – qui peut aider des communautés à sortir de leur isolement, mais qui pourrait aussi nuire à la vie sauvage – ou encore les risques que présente la navigation de grands pétroliers dans les zones libres de glace.

La recherche sur l’Arctique fait d’ailleurs de l’Université Laval un partenaire de choix pour les différents États européens, comme l’a fait remarquer la rectrice Sophie D’Amours. «Le Canada et l’Europe ont beaucoup en commun et ont avantage à collaborer afin de maintenir leurs relations historiques, culturelles et commerciales de longue date», a-t-elle dit. De son côté, l’ambassadeur de l’Union européenne espère que les jeunes vont aider le Canada et cette organisation internationale à définir l’avenir du numérique.

Source : Le Fil ULaval